Introduction
L’alliance de Dieu avec son peuple se fait toujours sur la base de certaines obligations mutuelles : il y’a les obligations de Dieu envers son peuple et les obligations du peuple envers son Dieu. Dans l’ancienne alliance, dont le médiateur était le prophète Moise, au total 613 commandements devaient être respectés. Les 10 commandements ne sont qu’une contraction de la loi de Moise. Ainsi, quiconque transgressait un seul commandement était coupable contre toute la loi (Jacques 2.10, Galates 5.3). Or, étant donné qu’il était impossible à l’homme, de par sa nature pécheresse d’obéir à tous ces commandements sans en transgresser aucune, la loi n’a par conséquent pas conduit l’homme à la perfection (Hébreux 7.19, Hébreux 10.1). La loi est au contraire intervenue pour que l’offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé (Romains 5.20). La loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1.17). Et cela fut en sorte que nous soyons sauvés non par des œuvres de la loi mais par la foi en Christ (Ephésiens 2.8, Romains 11.6, Ephésiens 2.5).
C’est pourquoi, faire l’œuvre de Dieu ne consiste pas en de bonnes actions. L’œuvre de Dieu consiste à croire en celui qu’il a envoyé, savoir Jésus-Christ (Jean 6.29). Ainsi, celui qui n’a pas la foi en Jésus comme fondement, ne peut obtenir la justification, car toutes les œuvres que nous ferions en dehors de Christ seraient comme un vêtement souillé devant Dieu (Esaïe 64.6) .
L’obéissance à la loi et l’obéissance à la foi
Dieu nous a envoyé Christ non pour abolir la loi mais pour l’accomplir (Matthieu 5.17). Christ ayant lui-même accompli la loi, nous dégage de la malédiction qui est liée à sa désobéissance (Galates 3.10-13). Nous sommes identifiés à la justification de Christ, car Christ habite désormais en nous et nous sommes revêtus de lui (Romains 10.4). Tous ceux qui cherchent la justification dans la loi sont séparés de Christ, sont déchus de la grâce et n’obtiendront pas miséricorde (Galates 5.4).
Quant à ceux qui suivent le Christ, la nature de Dieu leur est communiquée afin qu’ils ne soient plus sans cesse dans une lutte permanente cherchant à savoir ce qu’il est permis de faire ou ce qu’il est interdit de faire. Il s’agit plutôt de vivre selon la nature de Dieu qui est l’amour car Dieu est amour (1 Jean 4.8, 1 Jean 4.16).
Toute personne qui est habitée par Dieu est indubitablement habitée par l’Amour. Cette semence d’amour qui est en nous est amenée à être manifestée sous forme de fruit : c’est ce que la Bible appelle le fruit de l’Esprit (Galates 5.22). Cet amour se manifeste par la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance, etc… (Galates 5.22, 1 Corinthiens 13.4-7)
La présence du Saint-Esprit en nous, a pour but de nous conduire à manifester la nature de Dieu que nous avons reçue à la nouvelle naissance. Il ne s’agit plus d’obéir à des commandements par nos propres forces, mais plutôt de manifester la nature divine cachée en nous, si nous sommes véritablement nés de Dieu, selon qu’il est écrit « aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît de Dieu » (1 Jean 4.7). L’amour n’est donc pas une œuvre que l’on s’efforce de faire pour obéir à une loi mais elle est l’expression naturelle de notre « gène » divin.
Tandis que le peuple de Dieu dans l’ancienne alliance obéissait à la loi, le peuple de Dieu dans la nouvelle alliance est appelé à obéir à la foi. En effet, les apôtres ont reçu la grâce et l’apostolat afin d’amener à l’obéissance de la foi tous les païens (Romains 1.5, Romains 16.26).
Cette obéissance à la foi consiste à marcher dans l’amour de Christ, car la foi est agissante par l’amour (Galates 5.6). Car, c’est d’avoir la foi, une foi qui se traduit par des actes inspirés par l’amour (version le Semeur, Galates 5.6). C’est pourquoi la foi sans les œuvres est vaine, inutile et morte (Jacques 2.20, 26). Il ne s’agit pas ici des œuvres de la loi mais des œuvres de la foi.
L’amour : le commandement nouveau
Le Seigneur Jésus dit à ses disciples :
- Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres (Jean 13.34)
- C'est ici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jean 15.12).
Ce commandement nouveau de Jésus qui est l’amour sera sans cesse rappelé par les apôtres :
- 2 Jean 1.5 : Et maintenant, ce que je te demande, Kyria,-non comme te prescrivant un commandement nouveau, mais celui que nous avons eu dès le commencement,-c'est que nous nous aimions les uns les autres.
- 1 Jean 3.23 : Et c'est ici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné.
- 1 Jean 4.21 : Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.
Si Jésus parle d’un commandement nouveau, c’est en référence aux commandements anciens que le peuple juif avait connu jusqu’alors, savoir les 613 commandements de la loi de Moïse. Il ne s’agira plus d’obéir à toute une liste d’ordonnances, mais de marcher désormais sur la base d’un seul commandement : l’amour ! En effet, l’amour est l’accomplissement de toute la loi (Romains 13.10). Jésus lui-même dira que, du commandement de l’amour dépendent toute la loi et les prophètes (Matthieu 22.36-40).
L’amour de Dieu et l’amour du prochain : deux commandements semblables
Dans Matthieu 22.36-40, Jésus nous explique qu’aimer Dieu est un commandement semblable à celui d’aimer son prochain. En effet, « Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4.20-21).
« Celui qui dit qu'il est dans la lumière, et qui hait son frère, est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et aucune occasion de chute n'est en lui. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 2.9-11).
Le commandement de l’amour a donc une dimension verticale et horizontale : verticale entre nous et Dieu, puis horizontale entre nous et notre prochain.
Nul n’a jamais vu Dieu, mais nous voyons chaque jour ses créatures autour de nous. En faisant du bien à la créature de Dieu, nous faisons du bien à Dieu lui-même.
Conclusion
Le but du commandement que nous avons reçu, c'est de manifester un amour venant d'un cœur pur, d'une bonne conscience, et d'une foi sincère (1 Timothée 1.5). Cet amour est le fruit de l’Esprit qui habite en nous ; il est l’expression de notre nature divine implémentée dans notre esprit lors de la nouvelle naissance.
Et l'amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 1.6). Or, ce qu’il nous a donné comme commandement, c’est justement d’aimer notre prochain comme lui-même nous a aimés. Si aimer Dieu c’est garder ses commandements et qu’il nous a résumé ces commandements en un seul – aimer notre prochain- alors, aimer Dieu revient à aimer notre prochain.
Celui qui aime son prochain, obéit à la foi en Christ et il se revêt ainsi de l’homme nouveau à l’image de Christ (Colossiens 3.10, Ephésiens 4.24). L’écriture nous enseigne que « par-dessus toutes choses, nous devons nous revêtir de l’amour qui est le lien de la perfection » (Colossiens 3.14). L’amour nous permet de connaitre véritablement Dieu et de lui ressembler (1 Jean 4.7). Amen !