Notre un Dieu est celui qui nourrit et prend soin des bêtes, des animaux des champs, des oiseaux du ciel, et même des fleurs (Ps 104/10-15). A combien plus forte raison ne prendra t’il pas soin des hommes créés à son image? Pourquoi donc nous inquiétons-nous sur : « que boirons-nous ? Que mangerons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ? » (Mt 6/25-31). Notre Dieu pourvoit donc à tous nos besoins selon sa richesse avec gloire (Ph 4/19). C’est ainsi qu’il l’a fait avec le prophète Elie dans les temps de la sécheresse. Elie, sur la Parole de l’Eternel déclara qu’il n’y aura ni rosée, ni pluie, sinon à sa parole. Il eut ainsi un grand temps de sécheresse et de famine. Mais l’Eternel a nourrit surnaturellement son serviteur par divers moyens qui doivent nous enseigner (1 Ro 17/1).
Elie au torrent de Kérrith (1 Ro/17/2-7)
Chaque être vivant créé par Dieu, que ce soit les végétaux, les animaux, ou l’homme, l’a été pour servir quelque chose ou quelqu’un. Elie étant dans le besoin, Dieu s’est servi d’un animal (un corbeau) pour le nourrir . « J’ai ordonné aux corbeaux de te nourrir là » dit l’Eternel (1 Ro 17/4)
Le corbeau est un animal impur selon la loi de Dieu donné au peuple d’Israël (Lev 11/13-15) . Etonnant donc que Dieu se soit servi d’un animal qu’il a lui-même qualifié d’impur dans sa loi, pour nourrir un hébreu ! De plus, il ne s’agissait pas d’un homme qui nourrissait Elie, mais d’un animal . Normalement c’est l’homme qui nourrit les animaux. Cela nous montre que lorsque nous sommes dans le besoin, Dieu peut se servir de moyens ou personnes qui dans l’apparence sont pour nous incompatibles avec notre rang social, notre identité, notre nature, etc… Aussi sachons que ce que Dieu a déclaré pur, nous ne devons pas le regarder comme souillé (Act 10/15). Dieu utilise la voie, le moyen qu'il veut pour nous combler nos besoins.
Eli chez la veuve de Sarepta
"Il y avait plusieurs veuves en Israël au temps d’Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur toute la terre. Et cependant Elie ne fut envoyé vers aucune d’elles, si ce n’est vers une veuve à Sarepta dans le pays de Sidon" (Lc 4/25-26). Là encore, notre Dieu s’est servi d’une personne considérée comme « non fréquentable » par les juifs (car étant une païenne). Aussi, de toutes les personnes dont Dieu pouvait se servir pour nourrir Elie, il a choisi toutefois une veuve ! N’est-ce pas souvent les veuves qui doivent se faire assister ? Dieu inverse encore les rôles, à l’instar de ce qu’il a fait avec les corbeaux. Cela nous révèle que les moyens que Dieu utilise pour nous sauver peuvent dépasser notre entendement, mais le but est de nous apprendre l’humilité et à dépendre de lui totalement.
Il y a toutefois une différence entre la provision de Dieu au travers de la veuve et la provision au travers des corbeaux.
Les corbeaux venaient régulièrement au temps fixé par Dieu pour approvisionner Eli en nourriture (1 Ro 17/6). Ils en avaient conscience et respectaient le timing de Dieu sans discussion! Ce n’était pas le cas de la veuve qui n’avait pas discerné dans son esprit qu’elle avait l’appel de Dieu de nourrir le prophète. Et pourtant Dieu lui avait ordonné de le nourrir (1 Ro 17/9). Comment ? La veuve n’avait pas entendu une voix audible de Dieu lui ordonner cela; elle n’avait pas vu un ange lui apparaitre avec un message clair de la part de Dieu, ni eu une vision ou un songe sur le prophète !
En quoi la veuve avait-elle reçu l’ordre de nourrir Elie ?
Si Dieu donne l’ordre à quelqu’un de faire une chose, c’est qu’il a donné à cette personne les moyens d'accomplir cette chose. En d’autres termes, avoir à sa disposition un don de Dieu est déjà un appel à en faire quelque chose. Il n’ya pas besoin d’avoir une vision, une apparition angélique, ou une voix audible de Dieu avant de discerner cela. La présence d’un don de Dieu dans notre vie est déjà implicitement un appel à s’en servir pour aider quelqu’un.
Malgré la famine, cette veuve avait en sa possession de la farine, de l’huile et à sa disposition du bois pour faire du feu. C’est suffisant pour faire un gâteau. C’est donc un don de Dieu qui lui a été fait sans qu’elle ne s’en rende compte! De plus, plusieurs mouraient certainement de faim mais elle et son fils étaient toujours en vie. C'est une grâce. Toutefois, elle a négligé ce don de Dieu et considérait que ce n’était rien d’extraordinaire. Elle répondit au prophète « je n’ai rien de cuit, je n’ai que …. ». C'est soivent les paroles que nous avons comme excuse: "je n'ai que si ou ça...". On pense souvent qu'il faut avoir quelque chose de grand, de géant, d'extraordianaire avant de s'en servir pour aider quelqu'un. Il est écrit: "Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même". (Lc 3/10). Le fait donc d'avoir deux tuniques seulement est déjà un appel à donner une à celui qui n'en a pas. Or, notre raisonnement humain serait de dire: "je n'ai que deux tuniques, alors que d'autres en ont en abondance. Seigneur donne moi-en plus". Ce genre de prière n'amène pas l'abondance. Avoir deux tuniques est largement suffisant pour en donner une à quelqu'un afin que tu sois justement dans l'abondance. Si tu as de quoi manger, donne-en à celui qui n'en a pas. N'attend pas d'avoir un jour la nourriture en abondance avant de penser à en donner à quelqu'un.
Oui ce peu que la veuve avait était suffisant pour aider quelqu’un qui n’avait rien. De plus, elle pensait à faire cuire ce qu’elle avait pour elle et son fils uniquement ! Mes frères et sœurs, ce que nous avons comme don de Dieu n’est pas juste pour nous et nos proches. C’est pour que cela serve aussi à d’autres personnes ! Et nous nous donnons comme excuse que ce que nous avons n’est pas grand-chose pour pouvoir secourir, aider quelqu’un. Or, il y a un secret dans le don de Dieu : c’est que le don s’élargit, se multiplie seulement si nous le semons dans la vie d’autres personnes. Mais si nous le gardons juste pour nous, il meurt. Et c’est ce qui allait arriver à cette femme ! Elle a tellement tout gardé pour elle et pour son fils que le don de Dieu allait s’épuiser totalement, au lieu de le faire multiplier (1 Ro 17/12).
Avoir la lumière intérieure de Dieu pour discerner les besoins des autres
La lumière intérieure de Dieu doit nous conduire sur comment être utile à l’autre. Il faut avoir le discernement de l’appel de Dieu selon les temps et les circonstances qui se prêtent à nous. Elie avait rencontré la veuve à l’entrée de la ville, tandis qu’elle allait chercher du bois ; ce bois devant justement servir à cuisiner son repas. Elie, par la lumière intérieure de Dieu avait reconnu la veuve, mais la veuve quant à elle n’avait pas reconnu Elie ! Oh combien l’absence de discernement peut nous faire rater une visitation divine. Jésus pleurait sur Jérusalem en disant : « ils te détruiront toi et tes enfants, […] parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visité » (Lc 19/44). Nous devons prier afin d’avoir toujours cette lumière intérieure qui nous permet de discerner les personnes que nous rencontrons et ce que nous devons faire comme bonne œuvre dans leurs vies afin de déclencher la bénédiction surnaturelle de Dieu.
Abraham avait cette lumière intérieure, c’est pour cela qu’il avait su reconnaitre les trois étrangers qui passaient près de chez lui. Il a su les accueillir et leur servir à manger ! C’est après cela que l’Eternel lui avait donné un temps précis de l’accomplissement de la promesse de la naissance de son fils (Ge 18/1-10). Imaginez si Abraham avait rater de reconnaitre ces hommes et ne les avaient pas accueilli dans sa demeure ! La promesse d’Isaac allait encore tarder, non pas parce que Dieu était un menteur, mais plutôt parce qu’Abraham ne faisait pas sa part du contrat ! Il a su reconnaitre également Melchisédeck, sacrificateur du Dieu très haut et lui a donné la dîme de tout (Ge 14/18-20)! C'est ainsi qu'Abraham fut béni de façon extraordinaire. Il n'a jamais manqué de rien. L’apôtre Paul nous exhorte à avoir ce discernement et à pratiquer de bonnes œuvres même envers des inconnus, car c’est ainsi que certains ont logé des anges de Dieu chez eux sans le savoir (He 13/2).
Le secret de la multiplication du don de Dieu
Elie donne un secret à la veuve pour que la farine qui est dans son pot ne manque pas et pour que l’huile qui est dans sa cruche ne diminue point ! Il fallait pour cela, que la veuve serve le peu qu’elle a, d’abord à Elie puis le reste pour elle et son fils. Mais l’être humain fait le processus inverse: "D’abord moi et ensuite on verra pour les autres". Ce système de pensée « enrichit » la pauvreté dans nos vies. Si la semence qui nous est donnée par Dieu ne tombe en terre et ne meurt, elle reste seule. Mais si elle meurt, elle porte beaucoup de fruits (Jn 12/24). Il nous faut donc faire mourir nos semences afin d’expérimenter la provision surnaturelle de Dieu. Mais si nous gardons jalousement la semence dans nos greniers pour nous et notre famille, elle suffira mais seulement pour un petit temps et après le manque viendra encore. Mais celui qui accepte de perdre sa semence en la semant dans la bonne terre (c'est à dire dans la vie d'autrui), la retrouvera multipliée sous forme de fruits en abondance.
La veuve pouvait être choquée par cette demande d’Elie, mais elle a choisi de prendre le risque de semer sa semence dans la vie d’Elie. Et cela lui a rapporté gros, car en effet, l’huile qui était dans sa cruche ne diminua point, et la farine qui était dans le pot ne manqua point dans sa maison, selon la Parole que l’Eternel avait prononcée par Eli e(1Ro 17/16). C’est ainsi qu’Elie et la veuve ont tous les deux vécus la provision surnaturelle de Dieu. Comment? Elie était le moyen de Dieu pour approvisionner la veuve, et la veuve était elle aussi le moyen de Dieu d’approvisionner Elie. C’est comme cela que Dieu répond à nos besoins : il se sert de chacun de nous mutuellement.
Pour conclure...
La providence surnaturelle de Dieu commence toujours par un don qui semble au départ insignifiant, ridicule surtout lorsqu’on cherche à le comparer à celui des autres. Mais c’est par ce « petit » don que l’Eternel commence. Ce don n’a pas pour vocation à nous servir nous seul mais plutôt à être semé dans la vie de quelqu’un d’autre afin qu’il soit multiplié. Si nous emprisonnons le don dans nos vies, si nous entassons la semence dans nos greniers, il nous est impossible d’expérimenter la provision surnaturelle de Dieu.
Prenons conscience que Dieu ne descend pas du ciel lui-même pour bénir un homme, mais il se sert de la semence qu’il a mise dans la vie d’une personne pour en bénir une autre. C'est ce que l'apôtre Paul exhortait l'Eglise à paratiquer, par ces mots: "Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit vous donnera aussi, avec largesse, toute la semence nécessaire et fera croître les fruits de votre générosité. Ainsi vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement, ce qui suscitera, chez ceux auxquels nous distribuerons vos dons, de nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu" (2 Co 9/10-11).
Ainsi, nous sommes la solution au problème de quelqu’un en ce moment même. Mais étant tout le temps centré sur nos propres besoins nous n’arrivons pas à discerner ceux des autres et nous retenons captif le don de Dieu en nous; nous détruisons la semence de Dieu dans nos vies. Or, lorsque nous prions Dieu de pourvoir à nos besoins, il donne toujours l’ordre à la nature (c'est à dire aux temps, aux circonstances, à des personnes) de répondre à ce besoin. Dieu ne descend pas lui-même du ciel pour accomplir ce que nous lui demandons. Alors, si un homme prie et qu’il n’a pas la réponse, ce n’est pas Dieu qui tarde à répondre. C’est souvent la personne qui doit répondre au besoin, celle à qui Dieu a donné l’ordre, qui tarde à discerner l’appel de Dieu.
Regardons autour de nous ! Discernons les besoins des uns et des autres et répondons à ces besoins ! Nous verrons que plusieurs de nos prières seraient ainsi exaucés et que nous n’avons pas besoin d’attendre un ange du ciel pour nous aider. Tu es l’ange de ton prochain et tu es la solution au problème de ton prochain !